Le malaise hypoglycémique au cabinet dentaire est un état pathologique caractérisé par une glycémie inférieure à 0,6 g/l.
1. Physiopathologie
Pendant le jeûn prolongé, la glycémie se maintient à un taux normal grâce aux mécanismes neuro-hormonaux mis en oeuvre qui assurent la production du glucose à partir du foie.
Chez le diabétique, les traitements visent à lutter contre l'hypoglycémie, mais des fois, ils peuvent dépasser leur but entraînant une hypoglycémie.
2. Circonstances de survenue
Le malaise hypoglycémique peut survenir chez un sujet diabétique ou non. Chez le diabétique traité par l'insuline ou par un antidiabétique, l'hypoglycémie peut être provoquée par une erreur dose ou d'horaire, une erreur diététique ou par le stress engendré par les soins dentaires.
Chez le non diabétique, le malaise peut survenir chez les gastrectomisés qui doivent prendre des petits repas fréquents, les personnes suivant un régime amaigrissant ou après un effort intense sans alimentation.
Cependant, devant une hypoglycémie, il faut chercher d'autres causes: nutritionnelles, digestives, endocriniennes ou pancréatique (adénome).
3. Signes cliniques
On peut les classer en :
- Signes fonctionnels mineurs, caractérisés par des sueurs abondantes, une sensation de tremblement intérieur, des troubles sensoriels à type d'éblouissement, trouble de vision ou d'acouphènes, une fatigabilité brutale, des modifications de l'humeur, des céphalées, une hypertension artérielle transitoire, des crises de tachycardie et parfois, d'angor chez le sujet âgé.
- Signes neuro-psychiatriques majeurs où tous les stades de coma peuvent se voir. on peut également se trouver face à une monoplégie, hémiplégie, paralysie oculomotrice, paralysie faciale, somnambulisme, fugue ou encore, un état confusionnel délirant.
4. Conduite à tenir
Dès le constat d'un malaise hypoglycémique, les soins seront arrêtés. Le patient s'il est conscient, sera placé en décubitus dorsal et on procédera à un "resucrage" par voie orale (4 à 5 morceaux de sucre à faire croquer). Si le patient est inconscient, il sera placé en position latérale de sécurité PLS et on procédera à l'administration de 30 à 50 ml de glucose à 30 % par voie IV ou 1 mg de glucagon par voie IM ou SC .
Si la récupération tarde, et que les signes neurologiques persistent ou si l'étiologie est incertaine, il faut faire hospitalier le malade.
5. Evolution
Chez le sujet non diabétique, l'évolution est favorable même sans traitement.
Chez le sujet diabétique, le resucrage permet une bonne récupération et évite l'évolution vers le coma hypoglycémique.
En l'absence de traitement, le malaise évolue vers le coma avec ne possibilité de constitution de lésions cérébrales irréversibles.
6. Prévention
Si le sujet est sain, la prévention consiste à faire patient le rappel de conseils d’hygiène alimentaire: ne pas rester à jeûn et éviter la consommation d'alcool.
Si le sujet est diabétique, il faudra :
- éviter les soins chez un patient totalement à jeûn;
- Prendre en considération les substances qui peuvent potentialiser l'effet des médicaments hypoglycémiants tel que les anti-inflammatoires et les sulfamides antibactériens;
- Rassurer le patient et prévoir une prémédication sédative pour les actes traumatisants ou longs;
- Avoir à sa disposition des substances de resucrage pour le traitement en urgence évitant ainsi tout retard thérapeutique et risque des séquelles neurologiques.
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